Midi a sonné. C’est l’heure de déjeuner, mais votre chien vous regarde d’un air suppliant en grattouillant la porte : il réclame sa balade quotidienne. Impossible de lui résister. Tant mieux, le parc n’attend que vous.
Un court passage sur la Waassertrap, la piste cyclable et de promenade qui serpente au pied du parc et votre esprit s’évade déjà à l’ombre des peupliers.
Ici, à chaque saison le paysage se modifie. Prenez le temps d’observer sa transformation après la pluie. Observez le parcours de l’eau qui s’infiltre dans le sol, court dans les rigoles du talus et finit par se jeter dans les petits barrages de la Waassertrap au pied de votre résidence. Une heure avant tout était calme. Maintenant c’est le son clair de l’eau qui s’écoule et rythme vos pas.
Quelques marches à monter et vous voici sur le plateau du parc et ses multiples possibilités : sentiers de promenade, mini-terrain de football, skate-park, aires de jeu et de détente ! Si l’activité ne vous tente pas, n’hésitez pas. Le parc est aussi fait pour se reposer, méditer, et pourquoi pas faire un pique-nique.
Dans le parc il y a aussi le Lycée Bel-Val que fréquente votre neveux Gabriel. Et depuis peu, c’est le nouveau Kannercampus de la Commune de Sanem qui a ouvert ses portes pour accueillir ses premiers élèves de primaire. A Belval, les enfants ont désormais leur campus. Un complexe éducatif de premier ordre qui à terme doit rassembler une école, une crèche, une maison relais, une école différenciée et un hall sportif. Encore quelques années de patience et les petits feront leur entrée à l’université.
Un parc rassembleur
Aujourd’hui tout est calme pendant votre promenade. Les enfants rient en glissant sur un toboggan. C’est l’occasion de découvrir les premières installations artistiques qui apparaissent progressivement dans le parc. La dernière venue s’impose devant vos yeux : « Mind the Brain », l’œuvre de l’artiste Marc Pierrard. La représentation d’un cerveau en fibre de verre d’une hauteur de deux mètres, qui pèse 1,6 tonnes ! Le soleil se reflète et se fracture dans les différentes facettes de cette sculpture hors-norme, créant une infinité de jeux de perspectives.
Mais le parc est aussi utilisé pour de grands évènements populaires. C’était le cas en janvier 2017 lors des championnats du monde de cyclo-cross. Une manifestation majeure qui a rassemblé des milliers de spectateurs autour du circuit de 3,2 kilomètres tracée pour l’occasion.
Conçu en deux temps
Cela paraît simple, mais presque dix années sont passées avant l’inauguration du parc en juin 2015 et le transfert de ses huit hectares à la Commune qui en assure désormais son entretien. Etudes, planification, assainissement, modelage du terrain, plantations, presque toutes les facettes techniques des métiers d’AGORA ont été mobilisées pour créer le parc.
Avant d’arriver à sa conception actuelle, un premier concept paysager avait été étudié sur les bases des propositions du bureau Lubbers associé, dès 2002, aux travaux du masterplaner. L’espace avait été conçu autour de l’idée de « parc sauvage ». Un projet sur lequel les paysagistes prévoyaient peu d’interventions et qui gardait en partie l’aspect originel d’une forêt parcourue de quelques chemins et aires de jeux.
La conception du parc se basait sur les éléments fondamentaux existants, à l’image d’un parc « archéologique » : un paysage distinctif caractérisé par son relief, sa végétation et les vestiges sculpturaux de son ancienne utilisation industrielle. Le bureau néerlandais Lubbers préconisait ainsi un environnement « sauvage mais accessible », qui s’articulait selon les différences d’altitude et de niveaux.
Revirement de situation
« Le projet était porteur, mais au final on a considéré qu’il ne laissait pas assez de surface utilisable pour ses occupants. Il fallait aller plus loin pour que le parc soit pleinement utilisé par les résidents et occupants de tous les quartiers autour », explique Beate Heigel, architecte chef de projet chez AGORA.
Un appel d’offres a permis à plusieurs équipes de paysagistes de plancher sur un nouveau concept et de couronner l’agence franco-allemande Agence Ter. Le projet gagnant proposait un concept plus « fonctionnel ». Il prévoyait plusieurs espaces et jardins se succédant pour permettre une plus grande variété d’usages. L´histoire industrielle du site était aussi prise en considération et intégrée dans la mise en scène générale du parc. La proposition d’Agence Ter préconisait de créer les bases d´un parc urbain qui intègre à la fois le caractère du site existant, les relations aux futurs quartiers ainsi que la création de lieux structurés de loisirs et de détente. La question de rendre visible le trajet de l´eau de pluie constituait également un élément fondamental donnant du sens à l´ensemble du projet. C’est ce concept qui a été mis en œuvre. La topographie du site en trois plateaux-talus- situés à différents niveaux crée le support de la mise en scène du parc et de sa relation avec les différents quartiers. Elle propose une approche visuelle du haut vers le bas, du proche vers le lointain.
Détente et contemplation de la nature vont de pair avec les sports et le jeu, dans un parc qui a maintenant tout pour plaire à toute la famille.
Et l’avenir ?
Encore quelques années et la surface du parc sera complétée et doublée. Le concept du masterplan prévoit en effet d’intégrer toute la partie actuelle du plateau Saint-Esprit situé au nord du site. Pour AGORA il s’agira alors de développer un ensemble paysager d’une dizaine d’hectares supplémentaires.
Au final, l’ambitieux objectif que s’est donné AGORA d’aménager un territoire sur lequel les espaces verts et espaces publics représentent plus de 40% de la surface sera réalisé : l’un des scores les plus élevés parmi les projets d’urbanisation au niveau européen.
Quels sont les principes d’urbanisme les plus notables ? Comment les quartiers résidentiels incarnent-ils la vie urbaine moderne ? Comment les places forgent-elles l’espace public?
La série « Libre accès » vous explique les réalisations d’AGORA.
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